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La coopération balkanique à l’honneur lors d’un sommet à Belgrade

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Le 8 décembre dernier, Alexis Tsipras quittait Recep Tayyip Erdogan pour un sommet quadrilatéral de deux jours entre pays balkaniques à Belgrade. Celui-ci réunissait les dirigeants de Serbie, de Grèce, de Roumanie et de Bulgarie, avec pour objectif de renforcer la coopération entre les pays des Balkans. Que faut-il en retenir ?

Alexis Tsipras, Premier Ministre grec

2018-2019, les Balkans à l’heure de l’UE

Tsipras (Premier Ministre grec), Borissov (Premier Ministre bulgare), Tudose (Premier Ministre roumain) et Vucic (Président serbe) se sont rencontrés à Belgrade afin de parler coopération et intégration des Balkans occidentaux à l’Union européenne. Leur rencontre fait suite à un précédent sommet qui a eu lieu à Varna (Bulgarie) en octobre dernier. Les quatre dirigeants s’étaient alors mis d’accord pour se rencontrer à nouveau fin 2017. Refaire un sommet avec si peu de temps d’intervalle montre la détermination des quatre pays : il n’est pas aisé d’organiser une rencontre entre quatre dirigeants, à moins que celle-ci ne soit en tête de l’agenda de chacun des pays concernés. La première chose que l’on peut donc retenir de ce sommet, c’est un renouveau diplomatique entre pays des Balkans, qui font désormais de la coopération une priorité. Rappelons qu’il y a moins d’un siècle, Grèce, Bulgarie et Serbie/Yougoslavie se faisaient la guerre pour contrôler le territoire macédonien.

Ce renouveau diplomatique s’inscrit également dans un contexte : en 2018, la Bulgarie présidera l’Union européenne pour six mois, suivi de l’Autriche puis de la Roumanie. Deux des quatre pays du sommet quadrilatéral présideront l’Union européenne pour les deux années à venir. Sofia a d’ores et déjà affirmé que sa présidence serait une celle des Balkans, montrant sa volonté de renforcer la coopération sud-est européenne au sein de l’Union. De plus, la ville bulgare de Plovdiv sera capitale européenne de la culture en 2019. Les pays des Balkans orientaux auront donc une certaine tribune au sein de l’Union pour les deux prochaines années. La Bulgarie, la Roumanie et la Grèce comptent en profiter pour renforcer leurs liens, et favoriser l’intégration des pays des Balkans occidentaux, notamment la Serbie, quatrième membre du sommet.

Quels projets sont en cours ?

Outre la volonté de coopérer pour favoriser l’intégration des pays balkaniques au sein de l’Union européenne, des projets sont en cours et ont été évoqués durant les deux sommets quadrilatéraux de Varna et Belgrade. On peut citer la construction de lignes de chemin de fer devant relier Thessalonique à Varna, Roussé (Bulgarie) ou Belgrade ; le Trans-Adriatic Pipeline qui doit relier le gaz d’Azerbaïdjan et la Turquie à l’Italie en passant par le nord de la Grèce et l’Albanie ; un nouveau plan d’urbanisme pour Belgrade ou encore l’Interconnector Greece-Bulgaria (IGB) vertical corridor qui doit favoriser la coopération énergétique entre les deux pays mentionnés. La Roumanie et la Hongrie doivent également participer à ce projet. Il s’agit de projets qui nécessitent des investissements importants, les Etats concernés comptent d’ailleurs demander à Bruxelles d’y contribuer. Dans ce contexte de coopération, le maire de Thessalonique veut également créer un festival pour artistes en partenariat avec Skopje. L’objectif est de rassembler les capitales de la Macédoine grecque et de la Macédoine indépendante slave, dont les relations sont tendues mais connaissent un fort réchauffement depuis le début de l’année 2017.

On peut d’ailleurs penser qu’une fois ces relations normalisées, la Macédoine pourrait intégrer le sommet quadrilatéral. Si la Serbie et la Macédoine semblent concernées directement ou indirectement par les initiatives avancées, la déclaration conjointe précise bien que le sommet a pour objectif l’intégration des pays des Balkans occidentaux, ce qui inclut également le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine, l’Albanie voire le Kosovo si son indépendance est reconnue par Belgrade. On constate donc un réel dynamisme au sein des pays du sud-est de l’Europe, un rapprochement encourageant quand on garde en mémoire les nombreux conflits qui ont ensanglanté la région durant la première moitié du XXème siècle, puis les guerres de Yougoslavie dans les années 90.

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